vendredi 23 décembre 2016

Monsieur Café (et fils)

Au fond (de la tasse), déjà tout petit, quand on me servait une jatte de lait, je lançait des regards en biais sur la jatte de café de mon père. Parfois, on m'en versait une larmichette dans mon lait - ma journée était faite.

Mon père buvait énormément de café. C'était Monsieur Café. Et sa plaque de voiture c'était AFE. Quand on se rendait chez des voisins ou dans la famille, mon père agitait une tasse imaginaire et disait "afé" "afé" et les voisins trouvaient mon père très drôle ce qui me rendait très fier de lui. Quand je l'ai vu pour la dernière fois, allongé dans son cercueil, j'ai bu une dernière tasse à la santé de mon papa. J'ai pensé qu'on avait le droit e faire des choses dans ce gout-là. Vous comprendrez que j'ai un lien particulier avec le café. Parce que, fils unique de Monsieur Café, je me dois à mon père (même si ma plaque de voiture est KXK).

Le temps a passé comme passe le temps - c'est à dire avec l'amer du café - et me voilà en train de prendre le café avec ma fille. Il y a des choses, comme ça, qui se passent de commentaire.

En attendant, si ça vous tente de prendre le café avec moi, on se donne un rendez-vous photographique ici (des cafés liés à mon job) et (des cafés framerisois comme s'il en pleuvait).

mercredi 1 juin 2016

un peu d'opéra



L’été 1999, Nice. J’ai 21 ans. Vacances sur la côte méditerranéenne: plage, shopping, bon manger, découverte de l’arrière-pays niçois (Menton, Tourettes-sur-loup, Grasse, etc). Sauf que je me fiche complètement de la plage, du shopping, et de l’arrière-pays niçois. Sauf que je viens de réussir ma première année en photographie. Sauf que j’ai bien envie de tester ma photographie en dehors du cadre scolaire. 

Je me retrouve donc à lier connaissance puis amitié avec une poignée de déshérités qui font la manche à l’angle de l’opéra de Nice. A l’arrière, dans une ruelle: leur état-major. Fait de bric et de broc, de matelas éparpillés, de couvertures miteuses mais surtout d’un toit fourni par des passerelles de fer: l’opéra est en travaux.

L’époque est à la pellicule. Mon esprit est au noir et blanc. Jean-Claude, Bernard, et Alain se racontent. Surtout Alain. Il est belge: ça rapproche. Ancien bûcheron ardennais, quand sa femme est partie, quand ses parents sont morts, il s’est retrouvé à la rue. “Autant mendier au soleil, non ?” me dit-il, goguenard.

Ce que je peux vous dire c’est que je produisis là, tôt, mon premier vrai travail photographique. Mais ce fut dans une inconscience et une innocence si parfaites qu’elles me conduisirent à ne jamais tirer de plans sur la comète, et à travailler dans un respect immense de mon sujet, qui était avant tout des êtres humains certes en difficulté, mais vivant dans un communautarisme ou l’esprit de sympathie (et une quantité appréciable de vin rouge) était nécessaire à la survie.

L’été suivant, exploitant ainsi mon cursus scolaire, je passais à la couleurs. Je retrouvais Alain, Bernard, et Jean-Claude, exactement au même endroit. Cette fois, je m’intéressais aux détails: couteau sale dans le caniveau, baguette de pain sur une couverture de l’armée... Bernard était en passe de “s’en sortir”: les services sociaux lui avaient trouvé un petit appartement et il suivait une formation de boucher. Alain s’était transformé en un clochard pur jus, biberonnant sans cesse, incapable de se lever, vivant à demi-nu et couvert de crasse. Quant à Jean-Claude, il mourut à quelques mètres de nous, sans qu’on ne s’en aperçoive vraiment. C’était un homme moustachu qui souriait tout le temps. Une de mes photos le montre, alors que la vie le quitte. Je crois que je ne la montrerai jamais à personne: elle est trop intime.

Cette rencontre, ces images ont marqué mon travail plus que je ne saurais le dire. Voyez-vous, à la rentrée, je me présentais pour poursuivre mes études en photographie dans une grande école à Bruxelles. Quelques semaines plus tard, la direction décidait de faire passer aux élèves un petit entretien de motivation. Il s’agissait de présenter ses photos de vacances et de les argumenter. Tous les autres élèves, angoissés, se présentèrent avec des tirages Spector montrant la mer, un chien, une famille en vacance. Mon porte-document renfermait, lui, des tirages barytés exécutés dans mon labo, de 40cm de côté sur 60 et montrant mon reportage estival. J’étais donc sûr de moi.

Et on me recala.

Quand ma mère alla à la rencontre d’un des membres du jury, celui-ci lui affirma que je n’avais plus rien à apprendre, et que je devais aller postuler immédiatement chez Paris Match (ce qu’elle ne me révéla qu’il y a peu). Quant à moi, déçu, bouleversé, je m’apprêtais à passer une dizaine d’années sans plus jamais toucher à un appareil photo...

En ce qui concerne Alain, je lui avais promis de lui envoyer copie des photos. “Pour l’adresse tu mets: au coin de l’opéra, derrière la grosse poubelle”, s’était-il écrié, toujours aussi goguenard. Je n’ai pas su, je ne sais pas, je ne saurai jamais s’il a reçu les tirages que je lui adressai quelques semaines plus tard.

vendredi 11 mars 2016

tournez autour de votre sujet unique

Tout photographe en recherche devrait se confronter au "sujet unique". Il s'agit de trouver un seul et même sujet statique (un bâtiment fait très bien l'affaire, ou un jardin, ou encore un point de vue) et de parvenir à en faire régulièrement des images uniques. Chercher à chaque fois un nouvelle approche. Et explorer comme ça le spectre du possible. Comme photographe du Ministère de la Justice, le Palais de Justice de Bruxelles, ce pharaonesque mastodonte, est un "sujet unique" incontournable. En voici ma 1001ème approche, réalisée sans filet, et sans trucage.


jeudi 12 novembre 2015

le vent se lève


Il y a 17 ans, je m’étais lancé à l’assaut de ce terril. La pellicule dans l’appareil photo, l’appareil photo dans le sac, la bécane planquée dans un bosquet, j’avais atteint le sommet dans une sorte de transe élémentaire. Mes mains étaient noires, le sol était noir, et l’horizon, noir, avait rapidement dégorgé un orage antédiluvien sur la mer d’un vert profond. Droit comme un i, les pieds solidement plantés dans la poudre de charbon et le gravier, j’avais sottement bravé l’orage. Les trombes d’eau me fouettaient les flancs. Le vent, en bourrasque, cherchait à m’emporter comme fétu. Je voyais la mer verte secouée de vagues puissantes. Les cimes les plus hautes s’ourler brusquement, et retomber aussi vite dans les cuvettes en emportant le scintillement bleuté de litres d’eau froide.

C’est de ces moment qu’on n’oubliera pas. Une fraction de temps qui vaut, à elle seule, la somme de toutes les autres.

Dimanche. La carte mémoire est dans l’appareil photo. L’appareil photo est dans le sac, jouxtant un yaourt au chocolat, une cuillère, un biscuit. Grimper sur un terril avec un enfant sur les épaules n’est pas une sinécure. Trouver son chemin. Ne pas glisser. Ecarter les branches. Lui raconter la terre, les arbres, la vue. Respirer par grandes saccades. La sueur m’inonde le visage. Ronces traitresses, souches molles, parois glissantes et sans appui. Au sommet se dévoile une mer d’un vert profond. Le ciel est bleu. L’horizon pacifique. Lino rit. Assis à même la terre noire nous partageons le yaourt au chocolat. 

Au retour, au cœur de la forêt, des troncs ont chu. Pêle-mêle, le mikado géant s’adosse au terril. Lino, marche bravement au beau milieu de la cathédrale de vieux troncs. Sa petite silhouette forcenée, colorée, tranche sur le brun et l’immobilisme des Vénérables. On dirait une flamme fragile.

mardi 25 novembre 2014

4 heures à attendre

Le conseil des magistrats tient réunion. D’une seconde à l’autre ils monteront au 9ème étage. Je les placerai comme prévu, dos aux baies vitrées surplombant Bruxelles. J’ai déjà vissé la bonne optique. Mon flash est chargé ras la gueule, comme un canon. J’ai même soigné ma présentation pour les mettre en confiance (pantalon noir, chemise noire).
Assis sur une table (j’ai déblayé la pièce avec l’aide de la femme de charge) je patiente. La lumière est splendide. Bruxelles étincelle. C’est un jour pour aller faire du reportage en extérieur (je me sens comme un poisson friand d'océan, coincé dans un triste bocal). La femme de charge repasse me voir. Depuis que l’étage est vide, dit-elle, je n’ai plus que ça. Et elle dépose une carafe d’eau, un verre long drink. Merci. Ca tombe très bien : j’avale deux comprimés d’ibuprofen, une lampée d’eau, et je retourne m’asseoir.
La lumière est splendide. Elle joue dans le canyon rectiligne qui, d’un bout du boulevard à l’autre, creuse entre les immeubles le double lit d’une voie de tram. Les gens se pressent (du moins, d’où je me trouve, ils ont l’air de se presser). Les voitures vont et viennent. Le hurlement d’une sirène ponctue le magistral spectacle.
Une heure plus tard, je suis toujours là à attendre. Les magistrats sont confrontés à des points stratégiques, paraît-il. Pas de problème. Je suis un professionnel. En chaque professionnel sommeille un chasseur, prêt à patienter des heures durant, le doigt sur le déclencheur. La femme de charge revient. Je suis occupé de prendre quelques clichés du palais Poelaert – le Palais de Justice de Bruxelles. Le Palais est cubique, hérissé, palpitant. Le ciel, dramatique, en fait une arche brillante qui se découpe sur un ciel biblique (ok : j’en rajoute un peu). Et donc la femme de charge revient. Elle se tourne les mains. L’idée que je perde mon temps ne lui plaît pas. Elle me prend sans doute pour un « monsieur ». Je la remercie pour l’eau.
La lumière est splendide. En contrebas, l’ombre des piétons s’étire sur près de quatre mètres de trottoir (je n’en rajoute pas). Pour passer le temps je photographie des vues vivantes. J’imagine, quand j’aurai le temps (sans doute jamais) ôter les piétons pour ne laisser que d’énigmatiques ombres sur les carrelages gris. Un tram passe. Un fourgon cellulaire s’engage dans le rond-point Louise, suivi de près par un véhicule de police qui joue au chien de garde.
Une heure plus tard. J’espérais arriver premier à la sandwicherie. Je me réjouissais de prendre le temps de lire la carte à l’envers, puis à l’endroit, d’hésiter plusieurs minutes avant de passer commande. D’ici peu, vu l’heure, j’aurai encore bien de la chance si un salon thé me sert un cheese cake aux bords un peu sec. Je rêve d’un café. Je décide de faire le tour du propriétaire. L’étage 9 est abandonné depuis une année. Pas abandonné au sens propre. Disons plutôt : vidé de toute substance humaine, nonobstant un reste de mobilier, lui-même étriqué et vide. Je traverse silencieusement un long couloir. Je passe la tête dans un bureau, vide aussi. Instantanément les néons s’allument. Ces automatismes sont détestables. Les toilettes sont un peu plus loin, m’explique la femme de charge, un sourire poli aux lèvres. Contraint par le bienveillant regard de la dame, j’entre dans les toilettes. J’urine rapidement (un professionnel prend toujours ses précautions). Je me lave les mains à l’eau froide (quel plaisir).
La lumière a nettement diminué. Les ombres se sont fondues dans la matière. Le soleil est voilé par une brume nuageuse. Je suis assis sur une table (une autre table – je change parfois, pour passer le temps). Tout au bout de l’avenue, en plissant les yeux, je devine un pied blanc de plusieurs étages, peint sur l’amorce d’une façade. Je crois qu’il s’agit de la fameuse peinture de l’artiste Bonom, vous savez : la femme qui se masturbe. Un peu gêné (la femme de charge pourrait faire irruption) je quitte le bureau et retourne arpenter le couloir.
Une heure plus tard. J’ai épuisé tout le potentiel photographique de la vue panoramique que j’ai sur Bruxelles. Tout y est passé : paysages lointains au téléobjectif (on voit la moitié de l’atomium et les trois-quarts de la basilique de Koekelberg), scènes de rue au grand angulaire, vol d’oiseaux, bouquets de nuages, etc (par ordre décroissant d’intérêt et d’investissement – de toute manière tout ça ira à la corbeille). La femme de charge est revenue. J’étais assis sur une table (quelques secondes auparavant j’étais couché sur le table – j’ai eu de la chance). Elle s’est plantée à quelques mètres de moi, modèle de politesse et de serviabilité. Elle avise la carafe vide (j’en ai renversé la moitié sur une chaise quand j’ai voulu me servir de la carafe pour créer un avant-plan flou sur un des paysages lointains au téléobjectif). Vous voulez encore de l’eau ? Non merci. J’espère qu’ils viendront bientôt. Elle semble vraiment touchée par ma présence inutile, et le chapelet de minutes stériles qui s’en évade – peut-être veut-elle juste retrouver son paisible étage libre de toute présence humaine ?
Le soleil est revenu. Il frappe la coupole du palais Poelaert. C’est pas mal. Sauf qu’à shooter dans toutes les directions (j’aurais dû prévoir un livre de poche – cet oubli ne fait guère professionnel) ma jauge de batterie clignote. Je remballe mes affaires. Mon estomac gargouille vulgairement. Je redescends au 8ème étage. La salle de réunion est vide. Les magistrats sont déjà repartis. Reviendrez-vous faire la photo le 11 ?
Bien sûr: à votre service.


dimanche 9 novembre 2014

un métier pollué

Je vois de plus en plus de photographes amateurs (et même carrément débutants) prétendre au métier sans disposer d’aucune des qualités qui font de l’œil du professionnel un organe affûté et  irremplaçable. Ces pêcheurs du dimanche, armés d’un appareil hérité, reçu à Noël, ou acheté chez Médiamarkt parce que c’était promo, pensent se hausser à la hauteur d’un diplôme, d’une expérience, d’un sens esthétique longuement affiné, par la valeur monétaire qu’il ont conféré à leur appareil, accumulant sur la bosse de son prisme tout l’espoir d’être reconnu autre qu’eux-mêmes, c’est-à-dire différents de l’image qu’ils donnent d’eux au quotidien à travers des activités ou un métier qui leur paraît sans doute moins flamboyant. Pompeux, ils rebaptisent leur profil facebook en accolant le mot « photographer » ou « photography » (en anglais, of course : ils voient déjà se déployer devant eux une irrésistible carrière internationale), ils posent des légions d’images frappées de leur marque de fabrique (en général leur nom d’artiste – souvent à la limite du ridicule – barre en grand leurs images, renforçant ainsi leur aspect d’amateurisme). 
Les programme comme Instagram, la prétendue intelligence des appareils derniers cris, la merveilleuse faculté qu’ont les internautes de déverser des quantités mirifiques de compliments sans aucun fondement sur la moindre intention de création basique, font croire à monsieur tout le monde que lui aussi est capable de « faire des photos », de créer, d’être un artiste. C’est croire qu’on est écrivain quand on a auto-édité un recueil de navets. Qu’on est un multi étoilé potentiel parce qu’on a regardé toute une saison de « Top Chef ». C’est croire qu’on est peintre alors qu’on a juste acheté un de ces jeux pour enfants divisés en zones marquées d’un chiffre.  Ces pollueurs égocentriques et mal aimés ne savent rien au langage de l’image, manipulent leur appareil comme une motte de terre, produisent des clichés baveux, ternes, sans relief. Cette armée de Cartier-Bresson en carton entame par-là même non seulement la crédibilité d’un métier, mais surtout la clientèle dont les photographes professionnels, ceux qui ont choisi de dévouer leur vie au développement de leur art et à l’affichage de la joliesse du monde (ou de sa laideur) ont tout simplement besoin non seulement pour pratiquer leur métier, mais pouvoir en vivre. 
Pire: ils font de la photographie une discipline en perdition en faisant passer des vessies pour des lanternes.

Quant à moi, terminé la photo: le pain que je fais chaque dimanche me servira de tremplin international: Stephen Vincke, baker.

lundi 8 septembre 2014

le cou du chat sous le couperet de l'ogre

La photo ? Une image prise dans la chaufferie de la prison de Saint Hubert. Le type ? Un vieux détenu empestant le sunlich', replet et grotesque : un ogre. Le chat ? Une petite fripouille sans avenir, poussiéreuse et hirsute : un chat. Je me suis longtemps demandé quelle était finalement la situation privilégiée. Celle du chat ? Celle de l’ogre ? J’avais finalement opté pour une position médiane. Celle du photographe bien entendu. Risque zéro (si ce n’est celui de rater la photo – et là encore tout est prétexte au flou artistique). Mais aujourd’hui, après de longues, mûres, douloureuses réflexions, j’en viens à penser que c’est le photographe qui est le plus à plaindre.

Dans la longue complainte de l’existence qu’il chante à longueur d’image, c’est bel et bien l’ogre et le chat qui ont leur mot à dire.

mercredi 27 août 2014

autoportrait vintage

En 1998, étudiant sur le Festival du Film d'Amour, on me refile une machine portative et manuelle qui permettait de développer le négatif en un temps record. Le négatif était dégueulasse et se dégradait à une vitesse vertigineuse (fissures et décollements). Mais cette première expérience a imprimé chez moi une sorte d'urgence photographique qui ne s'est jamais démentie.

Je n'ai jamais été un grand fan du laboratoire - même si j'ai passé un sacré paquet de nuits blanches dans ma cavette. Une cavette que j'avais fait peindre en noir, du sol au plafond - sans oublier le portail déroulant. Plus que le travail de laboratoire, j'aimais l'ambiance de la nuit, les muscles endoloris, la cervelle tournant en boucle sur de sottes idées de perfection. Je jouais au noctambule dans la puanteur de vinaigre rassi*.

Les tons "touristiques" de la pellicule Kodak me donnaient envie de vomir. Je préférais les tonalités froides des films Fuji. Agfa ne me faisait ni chaud ni froid. Et de toute façon je ne produisais que du noir et blanc Ilford ou T-Max glanés chez Marc Ghuisoland, le petit-fils de vous-savez-qui. Quelques années plus tard, sans prendre véritablement en compte mes préférences, Agfa met la clef sous la porte. Début 2012 c'est Kodak qui dépose le bilan. En mars 2013 Fujifilm officialise la fin de sa production de pellicule, remerciant au passage tout ceux qui, un jour passé...

J'ai loupé l'âge d'or de la pellicule. C'était pourtant bien parti.

* celle du bain d'arrêt, sans oublier celle plus douceâtre du révélateur cuit et recuit, plus jaune que vin de paille - quasiment de l'urine.